Jean-Paul Bronckart, Ecaterina Bulea Bronckart, Ferdinand de Saussure. Une science du langage pour une science de l’humain, Paris, Classiques Garnier (Domaines linguistiques, n° 20), 2022, 590 p., ISBN 978-2-406-12925-7, € 32,00
DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-12927-1
Notice de l’Éditeur, avec table des matières
QUAM PERGERE ?
« Pourquoi Saussure encore ? » C’est par cette question que nous avions introduit le présent ouvrage ; question évidemment rhétorique à laquelle nous avions répondu que l’œuvre de Saussure nous paraissait d’une importance capitale pour la linguistique et les sciences de l’humain contemporaines, en raison notamment de trois de ses orientations. Tout d’abord la conviction épistémologique de l’unité structurelle et fonctionnelle de l’entité langue, qui a conduit Saussure à aborder l’ensemble des dimensions de cette entité, des unités phonologiques aux textes, des processus de changement historique et géographique à la construction du système des langues, des dimensions proprement sémiologiques aux ingrédients sociaux et psychologiques qui y sont mobilisés. Ensuite, la mise en œuvre d’une méthodologie consistant à analyser de multiples données authentiques issues de langues diverses, anciennes et contemporaines, et à élaborer des propositions théoriques sous le contrôle de ces données empiriques. Enfin, la conviction profonde que l’essence même du langagier réside en la relation nodale de la sémiose, conviction qui a donné lieu à une analyse exceptionnellement profonde des processus constitutifs des signes, ainsi qu’à des tentatives d’identifier les modalités sous lesquelles la bifacialité de signes se manifeste éventuellement aux niveaux non lexicaux de l’organisation des langues.
Extrait du dernier chapitre, p. 551.